L'apogée de l'hindoustani populaireDans le sillage des années 1970, Bollywood connaît un tournant décisif en 1980. Les réalisateurs et acteurs se voient confrontés à une révolution culturelle, avec la montée en puissance de nouveaux talents et de styles narratifs innovants.Le cinéma populaire indien s'oriente alors vers des thèmes plus urbains et contemporains. Les spectacles devenaient plus colorés, dynamiques et musicaux, reflétant ainsi l'émergence d'une jeunesse urbaine en quête d'expressions authentiques.Parmi les réalisateurs émergeants, figurent Rakesh Roshan avec "Khatro Ka Khiladi" (1980), qui explore le thème du courage face à la fatalité. En parallèle, Manmohan Desai propose une réflexion sur l'identité nationale dans "Kranti" (1981).Ces nouveaux horizons s'imposent sans cesser de payer hommage aux classiques du genre et de ses pères fondateurs comme Raj Kapoor et Guru Dutt. Les mythes épiques sont ainsi revisités, ce qui contribue à façonner les premières formes d'une identité cinématographique indienne moderne.L'année 1980 marque également l'avènement du star-system, avec des acteurs comme Amitabh Bachchan, Rishi Kapoor et Naseeruddin Shah. Leur présence en tête d'affiche attire les foules, contribuant ainsi à façonner l'économie cinématographique indienne.Le rôle de la musique dans le cinéma se renforce également avec des scores qui évoquent les harmonies classiques et folkloriques de l'Inde. Ces éléments musicaux ajoutent une dimension supplémentaire aux drames, à l'amour et à l'action, démontrant ainsi l'ampleur de la créativité artistique derrière ces films.Enfin, la présence du cinéma indien dans les festivals internationaux, comme Cannes (où Satyajit Ray est élu président en 1983) contribue à son reconnaissance sur la scène mondiale