Dans l'écho de la gare, une silhouette floue émergea des foules animées. Derrière elle, un jeune homme se dissimulait dans la foule, son visage inexpressif comme s'il était sculpté dans le marbre. La femme s'approchait de la consigne, sa démarche déterminée, avant de récupérer une valise métallique et de disparaître dans les toilettes. Lorsqu'elle en ressortit, son aspect avait changé radicalement : un tailleur chic lui conférait une allure de femme fatale qui aurait éveillé l'envie des plus cyniques d'entre les hommes.Elle se rendit à la guichetière et demanda avec assurance un billet pour un train en partance pour la mer. Ses mots étaient aussi nets que le regard qu'elle posait sur le guichetto. La femme monta dans le wagon, abandonnant derrière elle la confusion et l'inquiétude qui s'étaient peintes sur les visages de ses contemporains. Lorsque le jeune homme s'approcha d'un contrôleur pour lui demander la destination du train qu'il venait de voir partir, une ombre de perplexité se glissa brièvement dans son regard avant que ne s'y réveille l'inquiétude