Dans le cœur battant de Paris, à quelques pas du tumulte urbain, Lambert exerce une profession qui lui permet de s'échapper : pompiste de nuit dans une station-service. La nuit est son sanctuaire, où il peut se fondre dans l'obscurité et fuir ses pensées moroses. Pour noyer sa tristesse, il se réfugie dans le rhum, une compagne silencieuse qui lui permet de survivre à la solitude. C'est ainsi qu'il vit, dans un équilibre précaire entre les heures creuses et l'ivresse.Un soir, alors que la nuit est déjà très avancée, il voit entrer un jeune homme aux traits hésitants, comme s'il cherchait à se fondre dans l'anonymat. Bensoussan, c'est son nom, qui arrive sur une mobylette usagée, accompagné d'un air de détresse qui se cache mal derrière un masque de résignation. Il prétend vouloir acheter des bougies pour sa mère malade, mais Lambert ne croit pas à cette histoire. Les deux hommes s'observent, chacun cherchant à deviner l'autre.Bensoussan a le regard creusé, les yeux trahissant une fatigue qui va au-delà de la simple fatigue physique. Il est comme un oiseau blessé, qui a dû quitter son nid pour survivre dans un monde hostile. C'est un être fragile, capable de se fondre dans l'obscurité de la nuit et de disparaître comme une ombre.La rencontre entre les deux hommes est presque insignifiante, mais c'est là que quelque chose se décide. La nuit devient moins froide, moins solitaire. Ils commencent à parler, chaque mot un échange silencieux entre eux, et ils s'entendent sans dire rien