Sur l'île de Tasmanie, où le ciel s'étend comme un immense dôme de velours noir, Bradley Morahan avait été envoyé pour retrouver son inspiration perdue. Le peintre âgé, qui avait déjà laissé sa marque sur les galeries new-yorkaises, se sentait désormais dépassé par ses propres ombres. Son agent, convaincu que l'air pur et la solitude de l'île pourraient ranimer son génie créatif, lui avait suggéré de prendre un bail dans une petite maison en bord de mer.C'est ainsi qu'il découvre la famille Jenkins, qui vivait là depuis des années. Le vieux couple était accueillant, mais c'était surtout leur fille Cora, une enfance bruyante et joyeuse qui se mit à fréquenter le peintre comme une nouvelle muse. Morahan, qui avait d'abord été attiré par la beauté de l'enfant dans les couleurs vives de son environnement, commença à voir en elle un reflet de sa propre créativité.Mais Cora était mineure et ses parents ne l'approuvaient pas. Lorsque le peintre décida d'abord de laisser Cora poser nue pour ses tableaux, c'était plus que son père, un homme robuste et prudent, ne pouvait supporter. "Vous êtes trop proche de ma fille", dit-il à Morahan un jour en lui montrant le portail de la propriété